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Baudouhat, Max Jacob
INTRODUCTION
Au cours des derniéres décennies, des organismes de recherche ont étudié les grandes maladies qui minent
l'Afrique et ont proposé des méthodes de lutte tout à fait remarquables. C'est ainsi que l'Institut Pierre Richet (IPR) en
Cóte d'Ivoire a découvert une nouvelle méthode, pour la lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) ou
maladie du sommeil. Cette méthode s'appuie sur des données géolocalisées et des données descriptives. L'IPR s'est, de
ce fait, associé au Centre de Cartographie et de Télédétection (CCT) du BNETD en Cóte d'Ivoire, pour mettre en ceuvre
un systéme exploitant cette nouvelle méthode. Le systéme à été baptisé " Systéme d'Information Géographique pour
la lutte contre la maladie du sommeil en Cóte d'Ivoire ".
Le présent document va aborder les aspects d'origine et d'évolution de la maladie du sommeil en Cóte d'Ivoire.
Ensuite, il va s'attarder sur la conception de cette nouvelle méthode de lutte avant de donner des solutions pratiques
pour sa mise en œuvre.
1. HISTORIQUE ET EVOLUTION DE LA TRYPANOSOMIASE HUMAINE AFRICAINE (THA)
1.1. Description de la maladie
Les trypanosomiases sont des maladies parasitaires dues à des protozoaires flagellés du genre trypanosoma,
transmises à l'homme par des insectes hématophages. On distingue:
la Trypanosomiase Humaine Africaine, connue sous le nom de maladie du sommeil, due à trypanosoma brucei
gambiense et trypanosoma brucei rhodesiense (Afrique orientale), transmises à l'homme par la piqûre d'un insecte
hématogène, la glossine ou mouche tsé-tsé, strictement africaine ;
la Trypanosomiase Américaine ou maladie de Chagas. Le parasite trypanosoma cruzi est transmis à l'homme par les
piqûres des réduves (sorte de punaise). Jusqu'ici, cette maladie n'a pas été signalée en Afrique.
La maladie du sommeil est une maladie parasitaire, le plus souvent mortelle si elle est mal ou tardivement
traitée. Lorsque le parasite responsable appelé trypanosome a pu pénétrer dans le corps humain, il reste cantonné dans le
sang pendant une période indéterminée, pouvant aller jusqu'à plusieurs années, sans que le porteur présente de
symptôme de la maladie.
Plus tard, la pénétration du trypanosome dans le liquide cephalo-rachidien provoque une altération générale du patient.
Le malade commence à ressentir une fatigue chronique et des maux de tête, tandis que des ganglions importants se
forment au niveau de la base du cou. La conséquence directe est l'incapacité du patient à travailler normalement.
Néanmoins, ces symptômes ne sont pas spécifiques à la maladie si bien que la maladie n'est pas aisée à détecter
pour un non-spécialiste.
Si le malade n'est pas correctement soigné, sa situation ne peut qu'empirer. Troubles du sommeil et perturbation des
instincts s'associent à des troubles psychiques. Puis, le cerveau commence à présenter des lésions telles que le malade
devient grabataire et peut difficilement se mouvoir. Dans la phase terminale, il sombre dans un état de déchéance
organique avec sommeil comateux conduisant à une mort inéluctable.
1.2. Historique de la maladie en Côte d'Ivoire
Dès la fin du 19° siècle, la maladie est détectée dans l'ouest du pays. Au début du 20° siècle, l'ampleur de la
maladie est minimisée afin de ne pas décourager l'installation d'éventuels colons. Néanmoins, les observations des
médecins de l'époque confirment que la maladie est toujours présente en Côte d'Ivoire. A partir de 1932, grâce au Dr.
Jamot, la lutte contre la maladie s'organise puis s'intensifie à partir de 1939. Cette année là, environ 118.000 personnes
sont visitées, parmi lesquelles on trouve plus de 4.000 malades, essentiellement dans l'Ouest et le Centre Ouest du pays.
Ce rythme se maintient jusqu'au début des années 60 où les campagnes de soins aux populations commencent à porter
leurs fruits.
Cependant, après l'indépendance, on assiste à un affaiblissement des équipes mobiles chargées du contrôle de la maladie
sur le territoire. Même si la maladie est toujours présente, le nombre de malades soignés diminue, du fait de la réduction
des activités de contrôle.
À partir de 1975, les organismes de recherche tels que l'Institut Pierre Richet (IPR) entreprennent des prospections dans
des zones géographiques déterminées. Ces opérations montrent que la maladie est toujours présente, même si elle n'est
pas officiellement reconnue.
International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXIII, Part B7. Amsterdam 2000. 157