Full text: XIXth congress (Part B7,1)

Diarra, Lassine 
  
admettre que les 10190 tonnes supplémentaires ne peuvent étre prélevées qu'au prix d'une surexploitation des 
ressources naturelles. Au lieu de se contenter du bénéfice, les populations prélévent sur le capital qui diminue ainsi de 
0.09 % par an. 
Si l’on admet que la population s’accroît au rythme de 3 % par an, on peut s’attendre à des prélèvements de plus de 
31 000 tonnes par an à partir de 2015, ce qui nécessiterait un prélèvement supplémentaire de 21353 tonnes sur la 
biomasse existante qui diminuera ainsi d’année en année . Il faut donc tirer la sonnette d’alarme car en réalité ,la 
diminution peut être beaucoup plus importante. En effet ces calculs sont faits sur la base d’une productivité de 9825 
tonnes par an. Mais en pratique , la productivité qui est fonction de la pluviosité peut baisser considérablement à la 
suite d’une sécheresse et les feux de brousse pratiqués couramment dans le terroir peuvent également affecter la 
productivité. 
3. Conclusions 
Au terme de cette étude il apparait que l'exploitation actuelle des ressources du terroir de N'Tentoukoro ne peut 
qu'aggraver l'état de dégradation en cours. Pour stopper cette dégradation, il est nécessaire d'améliorer la gestion 
actuelle. Le probléme essentiel réside dans la non satisfaction des besoins alimentaires car le niveau de fertilité des 
sols entraîne des rendements très bas. La faiblesse du disponible fourrager oblige une bonne partie du cheptel à 
quitter le terroir à la recherche de fourrage. De ce fait, la mobilisation de la fumure organique est très difficile dans le 
terroir et, les champs qui ne reçoivent pas les quantités nécessaires d’engrais, s’appauvrissent d’année en année. En 
conséquence les rendements baissent et les productions obtenues ne peuvent pas couvrir les besoins des populations 
qui, pour traverser la période de soudure sont obligées de se livrer à la coupe du bois dont la vente leur permettra 
d’acheter des vivres. Toute action pouvant améliorer le disponible fourrager dans le terroir contribuera donc de façon 
significative à la résolution du problème. 
Cette amélioration qui concerne aussi bien les parcours naturels que les résidus de récolte, passe d’abord par une 
meilleure gestion de ces derniers. Le problème principal à résoudre est celui du disponible fourrager en saison sèche. 
S'il est bien établi que le surpâturage entraîne une dégradation des parcours, il faut aussi signaler qu’un élevage bien 
conduit peut être un élément important de la gestion et de la conservation de l’environnement. Une bonne gestion des 
ressources pastorales ne doit pas être envisagée uniquement au niveau des parcours naturels, mais dans l’ensemble du 
terroir, en prenant en compte les terres agricoles. L'utilisation des parcours doit étre une activité visant aussi à 
compléter les activités agricoles du terroir. Les actions à mener concerneront aussi bien le terroir que la parcelle de 
culture. 
**Au niveau de la parcelle, il faut lutter contre la dégradation des terres agricoles, en améliorant la quantité et la 
qualité du fumier produit . Plusieurs techniques permettent d’atteindre aujourd’hui cet objectif : les parcs améliorés, 
les étables fumières et le compostage. Cependant une contrainte majeure empêche cette intensification de la 
production de fumure organique, à savoir les disponibilités fourragères. Le fourrage produit étant nettement 
insuffisant, les animaux sont obligés de sortir du terroir, à la recherche de nourriture, empéchant du même coup, la 
mobilisation de fumure organique . Il importe donc dans un premier temps d'accroître les disponibilités fourragères 
par: 
. l'amélioration des résidus de cultures. 
Dans cette optique, la dolique , associée à une culture peut non seulement apporter l’azote par fixation symbiotique, 
mais aussi augmenter l’appétabilité des tiges de certaines céréales qui, lorsqu’elles sont seules , sont en général peu 
prisées par le bétail. 
. l’amélioration de la capacité de stockage 
L'augmentation du disponible fourrager au niveau de l'exploitation doit s'accompagner d'un accroissement de sa 
capacité de stockage. Les granges expérimentées par les ESPGRN peuvent étre introduites à cet effet. 
. la mise en place de bandes enherbées à Andropogon gayanus entre les parcelles de culture 
** Au niveau du terroir également, la gestion durable des ressources pastorales ne peut étre congue à l'heure actuelle 
qu'à travers une augmentation du disponible fourrager, en vue de créer un équilibre entre les besoins du cheptel et les 
possibilités d'accueil des parcours. Différentes actions concourent à cette augmentation. 
.. La rotation des parcours permettra d'aboutir à une meilleure utilisation des ressources. On peut jouer sur 
le décalage phénologique et les différences spécifiques pour organiser cette rotation, en respectant la capacité de 
charge de la zone, élément de base de toute gestion rationnelle des páturages.. En saison des pluies, la charge de 0.24 
UBT/ha doit être respectée. En saison sèche, elle sera calculée en fonction des améliorations apportées au disponible 
fourrager du terroir. 
. La lutte contre l’érosion hydrique favorisera la conservation des ressources pastorales. Différentes 
techniques de lutte anti-érosives doivent étre introduites en fonction de l'ampleur de la dégradation des ressources. 
  
372 International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXIII, Part B7. Amsterdam 2000. 
 
	        
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