Le but des recherches presentees dans cette communication
est de remplacer, dans le flux de données, le volet
analogique (photos sur film) par une méthode
complétement numérique. On propose de créer des images
synthétiques à partir de plusieurs images individuelles
captées à l'aide d'une caméra vidéo de type CCD (Charge
Coupled Device) de format courant. L'image de synthèse
produite aura des dimensions sensiblement supérieures à
celles de chaque image individuelle et sera équivalente à
une image captée par un senseur CCD fictif de grande
dimension.
1.2 Systèmes existants pour l'acquisition des images
numériques
Comme le mentionnait Light, les systèmes d'acquisition
d'images restent tributaires du film pour la
photogrammétrie aérienne:
"The lack of quality large format digital cameras is a
major impediment to digital image photogrammetry at this
time." (Light, D.L., 1996).
Cette affirmation est valable principalement pour la
photogrammétrie aérienne. Dans le cas de la
photogrammétrie terrestre, elle reste valable pour les
applications concernant des objets en mouvement. Pour les
objets fixes, des solutions ont été déjà concues dans le but
d'augmenter la résolution des images numériques.
D'aprés la littérature disponible, il y a seulement deux
solutions pour obtenir des images numériques d'une
résolution supérieure à la résolution d'un seul senseur (une
seule camera CCD standard): les caméras CCD avec
balayage interne, qui peut étre "macro" ou "micro" (voir
section 1.2.1) et les systémes de macro-balayage ("macro-
scanning system" en anglais).
1.2.1 Caméras CCD avec balayage interne
Les caméras CCD avec balayage interne utilisent deux
principes pour augmenter la résolution des images
obtenues: le macro-balayage et le micro-balayage (Lenz et
Lenz, 1993).
Le macro-balayage consiste à déplacer un senseur CCD
classique dans le plan focal d'une caméra et ensuite
additionner les images individuelles pour former une
image plus grande. Un systéme de mesure de grande
précision est indispensable pour pouvoir positionner
chaque image individuelle dans le plan focal. On peut
partager ces caméras en fonction du type du senseur:
- les caméras utilisant un senseur linéaire ("Line Scanning
Camera") oü une barrette d'éléments de type CCD est
déplacée dans une direction perpendiculaire à l'axe
longitudinal du senseur. Un exemple est la caméra Rollei
LSC qui a un mécanisme de précision pour déplacer la
barrette avec des "pas" de 7 microns avec une précision
(répétabilité) de 2 microns (Miedlig, E. et Wester-
Ebbinghaus, W. 1991).
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- les caméras utilisant un senseur CCD bi-dimensionnel qui
se déplace dans les deux directions du plan focal. Une des
solutions les plus perfectionnées pour positionner chaque
image individuelle est adoptée par les caméras avec
balayage de réseau ("Réseau Scanning Cameras" ou RSC).
Dans ces caméras, le capteur CCD est déplacé
parallèlement à une plaque de verre sur laquelle un réseau
de points calibrés est gravé. Les positions de tous les points
du réseau sont connues avec une grande précision. Un
minimum de 4 points du réseau doivent être visibles sur
toutes les images individuelles qui seront positionnées en
appliquant une transformation affine. Une image globale
sera rééchantillonnée pour couvrir la superficie du plan
focal couverte par les images individuelles. Des détails sur
les caméras-réseau sont présentés par Miedlig, E. et
Wester-Ebbinghaus, W. (1991) et Peipe et al (1992). Une
comparaison entre la "Réseau-Scanning" caméra et d'autres
techniques de mesure a été faite par Riechmann, W. (1992).
Le micro-balayage consiste à déplacer le senseur CCD
dans le plan focal de la caméra dans les deux directions sur
des trés courtes distances, inférieures à la largeur d'un pixel
du capteur. On parle ici d'un pixel physique du capteur
CCD ou d'un élément d'enregistrement. L'image est ensuite
rééchantillonnée en utilisant des — algorithmes
d'interpolation pour calculer des valeurs pour des pixels de
dimensions inférieures aux pixels originaux (Lenz et Lenz,
1993). Toutes ces solutions restent coûteuses car elles
impliquent des caméras avec des pièces mécaniques de
grande précision.
1.2.2 Les systèmes de macro-balayage
Les systèmes de macro-balayage ("macro-scanning
systems”) consistent à enregistrer plusieurs images à partir
d'un point fixe en imprimant à la caméra des mouvements
de rotation et d'inclinaison et à enregistrer avec précision
les angles de rotation. Cette solution est discutée par
Wester-Ebbinhaus, W., (1988) et dans Chapman et al
(1992) où l'on retrouve des détails sur une utilisation dans
un environnement dangereux (une centrale nucléaire). En
pratique, il faut construire un photothéodolite numérique
(ou vidéo-théodolite).
La mathématique pour le cas général d'un système de
caméra vidéo avec rotation et inclinaison ("digital turning
and tilting camera") a été présentée par Uffenkamp (1993).
Il donne aussi les formules pour tenir compte des erreurs
dues à la non-perpendicularité des axes de rotation.
Uffenkamp fait la distinction entre les vidéothéodolites et
les systémes des caméras vidéo avec rotation et inclinaison.
La différence correspond plutôt aux méthodes
d'exploitation des images obtenues: le vidéothéodolite est
utilisé comme un photothéodolite classique où le film a été
remplacé par une caméra CCD tandis que la conception du
système de caméra CCD tournante et inclinable correspond
aux techniques photogrammétriques de balayage séquentiel
des objets. La construction mécanique reste la même. Il
s'agit donc d'un instrument mécanique de haute précision,
avec un système de mesure des angles comparable à un
théodolite:
International Archives of Photogrammetry and Remote Sensing. Vol. XXXI, Part B2. Vienna 1996
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