114 AEROSTATION
« En particulier, si l’on eût voulu imprimer au dirigeable de
1884 une vitesse de 13 mètres par seconde, juste le double de celle
dont il était animé, on voit qu’il aurait fallu fournir une force
motrice huit fois plus grande, puisque le travail moteur varie
comme le cube de la vitesse. Le moteur électrique de Renard déve-
loppait 9 CV pour une vitesse de 6 m. 50 par seconde, pour doubler
ce chiffre, il faut octupler le travail, et l'on a alors: 8x: 9 —— 72 GV.
Si l'on compare le dirigeable la France à celui de Santos-Dumont
n° 5 qui mesurait 6 m. 40 de diamètre et cubait 550 mètres, on
voit que la machine motrice de ce deriiier pouvait développer 16 CV,
presque le double de la puissance disponible du moteur de la France,
el cependant la vitesse propre, mesurée à diverses reprises du
dirigeable Santos n'a-pas sensiblement dépassé celle de son pré-
décesseur. Ce médiocre résultat était imputable à l'équilibrage
défectueux ,de l'appareil, d'oà résultaient des coups de tangage
violents freinant la marche du ballon, et aussi au rendement insuf-
fisant de l’organe de propulsion.
Les moteurs de ballons dirigeables. — La question de la légèreté
des moteurs est primordiale en aéronautique, qu'il s'agisse d'àppa-
reils plus légers ou plus lourds que l'air. Jusque vers 1880, on ne
voyait comme possible que la machine à vapeur: Giffard, Yon, et tous
les inventeurs de cette époque indiquaient ce moteur dans leurs
projets d'aéronefs et de «torpilleurs aériens ». Mais la difficulté
de condenser pendant la marche la quantité de vapeur qu'exigeaient
alors les machines à pistons pour leur fonctionnement, rendaient
cette application irréalisable. Peut-étre n'en serait-il plus de méme
aujourd'hui avec les turbines à vapeur qui ne consomment pas plus
de 8 à 9 kilos de vapeur à l'heure, avec un bon condenseur.
Le moteur électrique n'a été employé que par Tissandier et Re-
nard; il a été radicalement abandonné dès que l’on a pu se procurer
des moteurs d’automobile allégés en vue de l'application à l'aéro-
nautique. C'est Santos-Dumont qui a eu l'initiative de cet usage en
recourant aux modèles étudiés par le mécanicien Bouton, collabora-
teur du marquis de Dion, et qui servaient à actionner les tricycles,
et ensuite aux modèles polycylindriques plus puissants de Buchet.
Depuis lors, il n’a plus été fait usage que de moteurs à pétrole spé-
cialement construits par les besoins de la navigation aérienne, et le
dirig
lisés
tion.
et I*
facti
Leva
plus
220 €
résu
GV-]