Full text: Traite théorique et pratique de navigation aérienne

134 : AEROSTATION 
Le probleme de la correction de la route est d’importance primor- 
diale en matière de navigation par l’estime. Les cartes isogoniques 
donnent les lignes d’égale déclinaison magnétique à une époque 
déterminée, ainsi que la loi de la variation annuelle de cette décli- 
naison. Il suffit par conséquent au navigateur de relever les valeurs 
de cette correction à apporter au compas selon les zones à traverser. 
C'est ce que l'on appelle la compensation des compas. 
Les autres éléments, dont là connaissance est nécessaire au navi- 
gateur, sont la vitesse propre de son navire, sa vitesse par rapport 
au sol et sa dérive, c’est-à-dire l'angle de sa trajectoire réelle et 
de la route vraie donnée. Le triangle formé par les vecteurs : vitesse 
propre du dirigeable et vitesse par rapport à la terre, résultante des 
deux premières, porte communément le nom de triangle des vitesses. 
Plusieurs appareils ont, été combinés pour résoudre graphiquement, 
avec le maximum de facilité, l’établissement de ce triangle; le plus 
perfectionné paraît être le navigraphe de Le Prieur, employé par le 
lieutenant belge Thieffry dans son raide Bruxelles-Kinshasa (Congo 
Belge) en mars 1925. Cet instrument permet au navigateur aérien de 
fixer constamment l'orientation qu'il convient de donner à l'axe de 
son navire pour tenir. une route déterminée, quelles que soient, au 
cours du voyage, les modifications survenues dans les conditions 
atmosphériques, direction et vitesse du vent. Il dispense de l'identi- 
fication des régions survolées et c'est là un avantage sérieux. 
Par deux séries de visées successives faites du ballon sur des 
points fixes quelconques du sol, il donne graphiquement, en deux 
ou trois minutes, la dérive, la direction et la vitesse du vent, le cap 
à tenir pour le dirigeable, ainsi que sa vitesse par rapport à la terre. 
Au-dessus du sol, les visées sont normalement effectuées sur 
des points fixes quelconques, identifiés ou non. En mer, les points 
fixes pourront être des bouées lumineuses lâchées en temps opportun 
par le navigateur. Voici comment on peut expliquer l’usage de l’ins- 
trument : ! 
Supposons que le navire, parti du point A, fasse route suivant 
la direction géographique AX, mais que le vent le fasse dévier de 
sa route de telle facon qu'au lieu d'arriver en B, il parvienne en G 
dans le temps qu'il eüt mis par vent nul pour atteindre B. 
Le schéma (fig. 55), donne, à une échelle que nous pouvons fixer, 
la vitesse horaire AB de l'avion par rapport à l'air; elle donne, à la. 
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
     
  
  
   
  
   
  
  
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