II - PROBLEMES LIES AUX PROGRAMMES UTILISES
R. COULOMB
GRAMINE (Graphiques - Minéralogie) est le nom de l'ensemble des programmes dévelop-
pés au Service de Minéralogie du C. E. A. , en collaboration avec la Division des Travaux Topogra-
phiques du Ministére de l'Aménagement du Territoire, pour le tracé par ordinateur de courbes de
niveau. L'organigramme ci-joint (fig. 2) montre la complexité du systéme qui comporte, autour
d'un noyau constitué par les deux fonctions essentielles : la régularisation des données (INTERPOL)
et le filage des courbes (FITOP), tous les logiciels "utilitaires! nécessaires à une gestion indus-
trielle de la base de données.
Nous nous bornerons à quelques considérations théoriques et pratiques sur le noyau
(essentiellement l'interpolation), mais il est extrêmement difficile de présenter d'une manière
systématique chaque étape : la conception informatique est globale et totalement intégrée au sys-
tème de saisie. Le choix des options et paramètres a été plus guidé par des considérations éco-
nomiques et pratiques que par une analyse théorique. Le système a d'ailleurs évolué et continuera
d'évoluer en fonction des résultats acquis.
REGULARISA TION DES DONNEES (INTERPOL)
Le tracé de courbes de niveau à partir d'une matrice F (I, J) pleine de valeurs numériques
est généralement disponible dans tout centre de calcul. Le résultat est d'autant plus spectaculaire
que l'on présente généralement une fonction mathématique régulière connue en tout point du plan.
Dans le cas d'une 'variable régionalisée' (géophysique, topographique ...) connue par un semis
irrégulier de points de mesure, il est nécessaire d'obtenir d'abord cette matrice.
Le principe de base est fort simple. On plaque sur la zone à cartographier (chantier) un
réseau maillé régulier (matrice - réseau). On déplace sur les nœuds du réseau une fenêtre d'obser-
vation et on calcule, par un modèle mathématique adéquat, la meilleure valeur probable au nœud,
à partir des points expérimentaux présents dans la fenêtre.
Si la réalisation de programmes valables pour une zone modeste, à relief homogène, sans
considération de coût, est relativement facile, la mise au point d'une technique industrielle pour
régions quelconques est beaucoup plus complexe.
A. Considérations préliminaires
On doit tenir compte dans tout projet :
1) des exigences du "'client'' : surface à cartographier, échelle, dimension de la "coupure' à
restituer, prix à ne pas dépasser, délais à respecter.
2) des possibilités matérielles et logicielles dont on dispose (mémoire centrale, taille du
traceur ...).
3) de la densité et de la qualité de la saisie.
L'échelle est l'affaire du client ; son choix implique une certaine limite à la dimension
des évènements cartographiables.
La maille élémentaire du réseau doit être compatible avec l'échelle, c'est-à-dire per-
mettre un tracé de courbes de niveau d'aspect traditionnel (cf. les réserves de M. Bour à ce sujet).
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la diminution de la dimension de la maille élémen-
taire au-delà d'un certain seuil n'améliore pas le tracé des courbes,mais, au contraire, peut pro- dut
voquer des tracés anguleux, disgracieux, traduisant une précision trop grande pour l'échelle de- los
mandée ; un lissage intempestif pouvant alors totalement fausser le résultat. Une maille trop fine 10 3
conduit également à des cofits- machine prohibitifs.
Les dimensions de la matrice-réseau sont liées, d'une part, à la surface à cartographier
et à la dimension de la maille élémentaire, d'autre part, à la taille de la mémoire disponible sur
l'ordinateur utilisé. Le chantier étant toujours trop grand pour constituer une seule matrice-
réseau, un découpage en sous-matrices est nécessaire, ce qui va compliquer les tâches de gestion
et les problèmes de jonction de courbes en bordure. Un optimum doit ici encore être trouvé. cel:
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