le contour des blocs de parcelles devient diffus et il apparaît une auréole due
à l'aspersion de sable. En 1973-1975 ces aspects se manifestaient notamment dans
les environs de Guiskil, de Daoutia, de Kanakazou, et de Guirdiguissi. Toutefois
ils disparaissent après une année de pluviosité moyenne ; les sables remobilisés
sont en quelques semaines colonisés par les graminées annuelles et peuvent être
cultivés,comme on pouvait l'observer en 1981 à Daoutia et à Guirdiguissi. Mais
une menace persiste sur l'environnement de ces villages, sollicité en permanence
au-delà de ses possibilités.
L'élevage
Tant les sédentaires que les nomades possédent un cheptel trés
important, évalué pour l'arrondissement de Gouré à 412 000 bovins, 43 000
chameaux, 15 000 chevaux, 42 000 änes, 535 000 moutons, et 830 000 chévres.
Ces évaluations sont trés incertaines étant donné la dissémination des nomades
et leur indifférence à l'égard des recensements, et peuvent étre fortement
sous-estimées. Contrairement au Cameroun il n'y a pas d'itinéraires de trans-
humance contrólés et la trypanosomiase bovine n'existant pas ici, les vaccina-
tions ne portent que sur une fáible partie du cheptel et ne donnent aucun moyen
de contrôle. Il n'y a pas davantage de contrôle de l'exportation, tant vers
Zinder et Niamey que vers le Nigéria ; le service de l'élevage ne peut avancer
à ce sujet aucun chiffre.
D'une façon générale il y a encore assez d'herbe : les animaux sont
habitués à la consommer sèche. La menace est le manque d'éau.
La grande profondeur de la nappe phréatique (55 à 65 mêtres) limite
de nombre des puits. Il y en a un par village, strictement réservé aux troupeaux
de la communauté. L'administration en a fait creuser et cimenter un certain
nombre qui sont d'usage public et fréquentés par les nomades. La distance
moyenne entre puits est de 6 à 10 km.
Une activité fébrile règne autour de ces puits de 4 heures du matin
à 8 heures du soir, les troupeaux se succédant selon des arrangements entre
les éleveurs. L'eau est remontée dans des sacs en peau d'environ 50 litres, par
traction animale, en utilisant des cordes de 65 mètres tissées en fibres de
palmier doum. Les puits cimentés sont équipés de 3 ou 4 poulies et permettent
d'abreuver plusieurs troupeaux simultanément, pourvu que le travail soit bien
synchronisé.
Il ya 6 forages à grande profondeur dans le nord de l'arrondissement,
équipés de pompes à grand débit ; je n'ai visité que celui de Téjira. Il permet
d'abreuver plusieurs milliers d'animaux par jour, mais il provoque une surchage
indésirable des páturages.
Ces forages sont le seul recours en cas de grande sécheresse. Les
éleveurs s'y réfugient et s'efforcent de nourrir les animaux par du fourrage
ou des aliments divers (graines de coton) importés du Sud. Du fait de la
construction de routes à grande circulation jusqu'à Birnin-Kazowé, il est
probable que l'on ne verra plus les animaux mourir de soif comme en 1972-1975.
Bien que les années 1979.et 80 aient été localement médiocres. J'ai vu trés
peu de squelettes d'animaux le long des pistes. Mais en revanche, il n'y aura
aucun moyen de lutter contre l'accroissement indéfini d'un cheptel qui dépasse
déjà les possibilités du milieu physique : tant chez les nomades que chez les
sédentaires, les ventes sont très inférieures au croît des troupeaux (vu le
coût élevé des bovins, l'achat de denrées nécessaires à l'alimentation d'un
ménage ne représente que le prix de deux animaux adultes).
On doit mentionner que les nomades ont le souci de la conservation
du milieu physique. Ils luttent contre l'érosion éolienne en se déplaçant
fréquemment et en disséminant leurs troupeaux au maximum.
Cette population est extrêment fluide ; les déplacements se font non
par tribus, mais individuellement, en fonction des ressources en herbe, qui sont
très rapidement connues des éleveurs. Les administrations locales sont absolument
hors d'état de les contrôler, et a fortiori de les orienter.
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