L'une des extrémités du souterrain en projet était constituée par un mur de 
béton armé, d'un métre d'épaisseur en moyenne. La couronne des forages longitu- 
dinaux paralléles à l'axe du tunnel, s'arrétait contre la paroi de béton. C'est cette 
paroi qui a été l'objet d'une surveillance à peu prés permanente pendant la durée 
des injections d'azote liquide destinée à la congélation. 
La série des thermographies prises depuis le début jusqu'à la fin des travaux, 
a montré avec une grande précision, la progression de l'abaissement des tempéra- 
tures dont le minimum a été compris entre -15 °C et -20 °C, puis l'entretien de la 
congélation pendant les travaux effectués à l'intérieur du cylindre imperméable de 
glace qui protégeait les terrains à terrasser. 
La paroi de béton a joué le róle de coupe transversale de contróle des tempé- 
ratures et surtout de la géométrie de la masse congelée. Chaque réchauffement 
décelé par thermographie, était immédiatement compensé par une injection d'azote 
liquide générale ou localisée, suivant les cas. Les deux photographies n? 6a et 
6b donnent une idée de la nature des signaux recueillis. 
Bien que les valeurs des températures et de leur variation à l'intérieur du 
terrain aient fait l'objet de mesures ponctuelles le long de forages de contrôle, c'est 
surtout la surveillance réalisée par T.T.R. qui a servi de test de contrôle de 
sécurité pendant l'ensemble des travaux. 
4. CONCLUSION 
Jusqu'à ce jour, les études à base de télédétection et, en particulier, de 
thermographies, destinées à résoudre les problémes de Géologie ou de Mécanique 
des roches ou des sols appliquées au Génie civil, sont relativement rares. 
Dans le cas des tunnels ou des galeries d'amenée avec ou sans revétement, 
le levé thermographique consistant en un document photographique continu, consti- 
tue un avantage évident sur les méthodes de reconnaissance par sondages, forcé- 
ment ponctuels, ou sur les méthodes microsismiques obligatoirement axiales. Ce 
type de levé décéle avec une excellente précision, les anomalies thermiques dont 
on doit rechercher l'origine. La profondeur d'investigation, très variable en fonction 
des paramètres thermiques locaux, peut dépasser deux mètres. 
En ce qui concerne l'étude des falaises, plus délicates, les zones désolidarisées 
et présentant de ce fait un danger plus ou moins grand d'éboulement, sont mises en 
évidence avec une précision qu'aucune autre méthode ne permet d'atteindre. 
* 
Des travaux effectués à partir de cette méthode sur neuf barrages, il 
apparaït que les levés thermographiques réalisés soit par voie aérienne, soit à terre, 
confirment et précisent les accidents structuraux normalement décelables, mais 
surtout, ils fournissent des informations nouvelles sur des anomalies insoupçonnées 
et impossibles à déceler par d'autre méthode géophysique. 
Certaines conditions de l'environnement thermique des sujets étudiés, 
peuvent limiter, exceptionnellement, la réalisation et l'exploitation des levés thermo- 
graphiques. Ce sont notamment les milieux complètement thermostatés et où 
l'équilibre thermique est impossible à modifier et les parois humides ou suintantes 
pour lesquelles le coefficient d'émission subit des variations brusques qui rendent 
l'interprétation plus délicate. 
En fait, les avantages des levés thermiques, leur faible prix dans le cas de 
la télédétection thermique rapprochée (T.T.R.), l'obtention, dans ce dernier cas, 
d'une image immédiatement après le levé, la possibilité de levés répétés à partir 
d'un matériel très souple d'emploi et autonome, constituent des atouts largement 
appréciés, pour cette technique nouvelle. 
Dans le cas des levés aériens, plus onéreux, la surface levée en quelques 
minutes dépasse en général largement le site proprement dit des ouvrages. Si les 
grandes fractures mises en évidence et visibles sans levé sont, a fortiori, bien 
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