Full text: Les phares

   
LA SCIENCE DES PHARES. 81 
monter cette échelle de fonte, et nous arrivons 
dans la chambre de quart où chaque nuit veille un 
des gardiens. Vous jetez autour de vous des regards 
de surprise, vous ne comprenez rien à ces revéte- 
ments, à ces incrustations de marbre de diverses 
couleurs qui couvrent la voûte, les murs, le parquet 
lui-même. Ce luxe, qui vous semble si fort hors de 
sa place, n’est pourtant que de la nécessité. L’appa- 
reil d’éclairage pénètre dans la chambre où nous 
sommes par une ouverture circulaire du plafond. 
Dès lors une propreté minutieuse devenait nécessaire 
etne pouvaits’obtenir qu’à l’aide de ces surfaces par- 
faitement polies. Franchissons enfin cette dixième et 
dernière série de marches. Nous voici sous la cou- 
pole, et vous avez sous les yeux un de ces magni- 
fiques présents que la science fait de temps en 
temps aux hommes comme pour répondre à cette 
question décourageante qu’on lui adresse si souvent 
dans le monde : A quoi bon? 
. Ce que nous avons dit dans le chapitre précédent 
nous dispense de décrire cet appareil. Nous fixerons 
seulement notre attention sur la lanterne en glaces 
qui le renferme. Ces glaces, recouvertes d’un dôme 
en cuivre surmonté d’un paratonnerre, sont très- 
épaisses. Elles ont environ 0",008. On raconte que 
malgré la résistance qu’elles sont en mesure d’offrir, 
elles sont souvent brisées par des oiseaux, tels que ca- 
nards, bernaches, etc., qu'attirel'éclat dela lumiére. 
Ainsi, en une seule nuit les neuf glaces du phare 
du cap Ferret furent mises en morceaux. Au phare 
de Bréhat, une oie sauvage, après avoir traversé la 
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