4 LES PHARES.
servaient de point d'observation pendant le jour
et de phares pendant la nuit. C'étaient aussi des
temples, qui recevaient le nom d'une divinité. Les
marins les avaient en grande vénération ; ils les en-
richissaient de leurs ex-voto. On suppose qu'elles
‘renfermaient des cartes de la côte et de la naviga-
tion du Nil. D’abord dessinées sur les murs, ces
carles le furent ensuite sur le papyrus. Les prétres
de ces temples-colléges y enseignaient le pilo-
tage, l’hydrographie et l’art de diriger la marche
d’un navire d’après les constellations. Protée d’É-
gypte que l’on dit avoir été visité par Ménélas à son
retour de la guerre de Troie, ne serait qu’un de ces
colléges religieux et nautiques. À son sommet brü-
lait un feu continuellement entretenu. La méthode
qui présidait à l'éclairage était naturellement trés-
grossière. Les Libyens plaçaient leurs feux dans une
machine en fer ou en bronze, composée de trois ou
quatre branches représentant chacune un dauphin
ou quelque autre animal marin, et reliées par des
feuillages. Dans l'espéce de corbeille que formait cet
enchevétrement on disposait le combustible. Cet
instrument était fixéà l'extrémité d'une forte perche,
dirigée vers la mer'.
Les Libyens, dit le baron de Zach, dans sa Corres-
pondance astronomique, appellaient ces tours far ou
1 Comme de nos jours, les navires portaient de semblables fanaux,
soit pour éviter les abordages nocturnes, soit pour se distinguer des
autres bâtiments de la flotte à laquelle ils appartenaient. C’est
ainsi que, parlant du vaisseau d’Agamemnon, Virgile dit : Flammas
cum regia puppis extulerat, etc., pour marquer le fanal qui dis-
tinguait la poupe du vaisseau du roi des rois.
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