6 LES PHARES
tone le dit expressément de celui d’Ostie bâti par
Claude, et qui paraît avoir été le plus remarquable
de ceux qui ont.éclairé les côtes latines. L'Italie
en eut pourtant de forts beaux, tels que ceux de Ra-
venne et de Pouzzole, dont parle Pline, et celui de
Messine, qui a donné son nom au détroit qui sépare
la Sicile de l’Italie, et où se rencontrent les rochers
fameux de Charybde et de Scylla ; le phare de l’île de
Caprée, enfin, qu’un tremblement de terre fit tomber
peu de jours avant la mort de Tibère.
Denis de Byzance parle à son tour d’un phare cé-
lèbre situé à l'embouchure du fleuve Chrysorrhoas
qui se jetait dans le Bosphore de Thrace. « Au
sommet de la colline, dit-il, au bas de laquelle coule
le Chrysorrhoas, on voit la tour Timée, d’une hau-
teur extraordinaire, d’où l’on découvre une grande
plage de mer, et que l’on a bâtie pour la sûreté
de ceux qui naviguaient, en allumant des feux à son
sommet pour les guider; ce qui était d'autant plus
nécessaire que l'un et l'autre bord de cette mer est
sans poris, et que les ancres ne sauraient prendre
son fond. Mais les Barbares de la cóte allumaient
d'autres feux aux endroits les plus élevés des bords
de la mer, pour tromper les mariniers et profiter de
leur naufrage. À présent, ajoute cet auteur, la tour
est à demi-ruinée, et l’on n’y met plus de fanal. »
Quelle était la forme des phares latins? On ne peut
émettre que des doutes à ce sujet, bien qu’Hérodien
dise que les catafalques des empereurs étaient sem-
blables aux phares. Il faut remarquer que ces
catafalques étaient carrés, et que les tours à feu ne
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