Full text: Les phares

   
ORIGINE DES PHARES, 15 
Le nom de phare, donné pour la premiere fois à 
une tour à feu, n'a pas fourni une moins vaste 
carriére aux discussions des érudits. Quoiqu'il soit 
bien évident que la tour d'Alexandrie ait recu de 
Pilot sur lequel elle s'élevait, le nom qu'elle a gardé 
et transmis aux monuments copiés sur elle, Isidore 
prétend qu'il vient de góc, qui veut dire lumière, el 
d'écà» qui signifie voir. Le Liceti donne une autre 
étymologie qui ne vaut pas mieux ; ce qui mécon- 
tente fort l'honnéte Montfaucon. « Que des gens qui 
ne lisaient pas les auteurs grecs, dit-il, se soient 
ainsi exercés inutilement à tirer ces étymologies, 
cela est encore moins surprenant que de voir Isaac 
Vossius, qui lisait Homére, chercher dans la langue 
grecque l’origine de pharos. De çalvery ; luire, dit-il, 
vient oavspds; de qavepés, qdgoc... L'île s'appelait 
Papos sept ou huit cents ans avant qu’il n’y eût ni 
tour ni fanal. Cela fait voir que ces étymologistes de 
profession tirent quelquefois des étymologies sans 
consulter la raison. » | 
Ce mot ne s'en tint pas à ce premier succés. On 
le retrouve appliqué ailleurs et servant à qualifier 
d'autres objets que ceux dont nous nous occupons. 
« On vit, dit Grégoire de Tours, un phare de feu qui 
sortit de l'église de Saint-Hilaire, et qui vint fondre 
sur le roi Clovis. » Le méme historien se sert encore 
de ce mot pour exprimer un incendie : «Ils mirent, 
dit-il, le feu à l'église de Saint-Hilaire, firent un 
grand phare, et pendant que l'église brülait, ils pil- 
lérent le monastére. » On retrouve souvent dans 
l’œuvre du grand historien le méme mot employé 
    
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
  
  
  
  
  
   
   
	        
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