66 LES PHARES,
Fresnel connaissait la propriete que possedent
les lentilles convexes de réfracter à peu prés paral-
lèlement à leur axe tous les rayons émanés de leur
foyer. Comme Buffon et Condorcet, que la solution
du problème avait déjà préoccupés, mais dans un
but tout théorique, il se demanda si, en établissant
les lentilles en échelons, on ne pourrait pas tirer
parti de cette disposition, pour corriger l’aberration
de la sphéricité, défaut d’autant plus grave que les
lentilles sont plus grandes, et par suite, se rendre
maître des rayons d’une lampe.
Transportons-nous au haut d’un phare, et lais-
sant de côté les mécanismes qui font mouvoir
l’appareil, pénétrons dans la lanterne. Jetons les
regards dans l'intérieur de cet immense diamant
qu'on nomme un appareil dioptrique. Ce que nous
y voyons d'abord, c'est la lampe. Comme le feu
qui brille au front de l'édifice est l'àme du phare,
la lampe est lame de l'appareil. Aussi est-ce
d’elle que s’occupa Teulère, lorsqu’il perfectionna
le système catoptrique, et est-ce d'elle encore
que s’occupèrent Arago et Fresnel, lorsqu'ils eurent
à perfectionner à leur tour l’œuvre de Teulère,
d'Argant et de Borda. Seulement tous les phares n'ont
pas la méme lampe. Dans tel phare, c’est la lampe
Carcel, oü l'huile est aspirée jusqu'à la mèche par
un mouvement d'horlogerie, dont on fait usage ; dans
cet autre, c'est la lampe modérateur à poids, où une
masse pesante, en déroulant un treuil, produit le
méme office; ailleurs enfin, dans les fanaux de
faible portée s’entend, c’est la lampe à niveau con-
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