L’ELECTRICITE. 
tres lumières. Une lampe électrique, placée vers le mi- 
lieu de la scène, mais cachée derrière un rocher, était 
alimentée par un fort courant. On avait sans doute attelé 
deux piles, afin que l'intensité de la lumiére füt considé- 
rable. En revanche, on avait légèrement diminué l'in- 
tensité de la lumière du fond, ce qui n’était pas sensi- 
ble, puisque le devant de la scène était obscur. Enfin, 
au moyen d’un appareil particulier, la lumière blanche 
était décomposée en spectre, et on ne prenait dans ce 
spectre qu'un are, qui allait se peindre sur la toile du 
fond : tout le reste de la lumiere était perdu ou concentré 
du cóté de l'arc. 
D'autres théàtres ont imité ces innovations de l'Opéra, 
souvent bien, quelquefois mal. Pour se justifier et mé- 
riter le nom deprogrés, il faut que l'emploi dela lumiere 
électrique soit intelligent. 
FONTAINE LUMINEUSE, 
La lumière électrique sert encore à éclairer l’eau qui 
jaillit d’une fontaine et à la faire paraître véritablement 
lumineuse. Un vase d’eau est placé dans le voisinage 
d’une lampe électrique, et tous les rayons sont concen- 
trés dans le liquide ; une fenêtre, que forme une plaque 
de verre, est percée en face de l'ouverture. par laquelle 
jaillira l'eau; la plaque de verre permet aux rayons lu- 
mineux de pénétrer dans le vase. Quelques instants avant 
de laisser sortir l’eau, on fait marcher la lampe et on 
éclaire le vase : la lumière pénètre alors dans le liquide, 
en imprègne les diverses parties et jusqu'aux moindres 
gouttes ; lorsque l’eau jaillit, elle reste pénétrée de 
rayons et emporte avec elle la lumière dont elle est