106 LE MONDE INVISIBLE.
blé par la moindre convulsion volcanique ; noyées
au milieu de notre chair, elles ont gardé toute leur
régularité virginale.
Qu'est-ce qui donne le mot d'ordre à ces multi-
tudes de concrétions circulaires? Pourquoi vien-
nent-elles se ranger autour de chaque canal ca-
pillaire ? Quels sont donc les organes infatigables
qui tirent nuit et jour des éléments du sang la
pierre et le mortier nécessaires pour cette patiente
édification de la charpente? Si vous aviez le loisir
d'examiner les pièces osseuses, nous saisirions la
nature sur le fait; nous verrions que la membrane
qui tapisse l’os n’est point jetée au hasard comme
un manteau de luxe, comme un drap inutile. Elle
travaille activement à la conservation de l’organe
rigide, à sa nutrition, à sa réparation. C’est ainsi
que les polypes gélatineux de la mer des Indes
élèvent des continents qui serviront peut-être un
jour de patrie à des peuples moins barbares que
les hommes de nos âges. Une différence pourtant
capitale, c’est que le polype travaille du dedans
au dehors, parce qu’il est obligé de se tenir à
l'abri du mouvement des vagues. Rien ne vient
troubler le travail de la chaine vivante qui enve-
loppe son ceuvre de ses replis; ici c'est la soie qui
sert de bouclier au fer.
Nuit et jour cette membrane infatigable veille
sur l'intégrité de notre squelette que l'on croit dé-
finitif, mais qui se renouvelle sans reláche.
Est-ce que Flourens ne nous a point montré avec
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