150 LE MONDE INVISIBLE.
nement plus grand encore. N'est-ce point dans la
plupart des cas, il faut bien le dire, l'issue com-
mune de la plupart de nos recherches? Si vous
comprenez peu le cristallin, combien moins vous
devez encore comprendre la rétine, l’admirable
rideau sur lequel viennent se peindre toutes les
nuances d’ombres et de lumières, bien mieux en-
core que sur la plaque sensibilisée de nos photo-
graphes. Si vous m’en croyez, nous ne chercherons
point à deviner ce qui se passe dans l’intérieur de
cette substance, juste assez sensible pour trans-
mettre un souvenir durable, juste assez inaltérable
pour être toujours prête à transmettre des impres-
sions nouvelles. Quand même vous auriez réussi,
il vous resterait encore à comprendre l’œil inté-
rieur, celui qui vous met en rapport avec le monde de
infini et invisible par excellence, celui de la co
pensée !
Ca
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SO