186 LE MONDE INVISIBLE.
devient dorénavant inutile, car le grand mystère
s’est accompli, la vie a été transmise, une nouvelle
plante peut croître.
Le microscope vous permettra de rendre justice
aux formes naïves de ces végétaux si différents de
nos roses. Mais que l’admiration pour leur délica-
tesse excessive, la richesse de leur couleur, ou
la variété de leurs organes, ne vous empêche pas
de reconnaître la gradation dans le développement
des formes, et la coordination dans la multiplicité
croissante des facultés. Les conquêtes de l’optique
ne doivent point vous éblouir par excès de timidité et
de défiance en notre essentielle supériorité. La na-
ture en délire semble avoir une folie sublime pa-
reille à celle d'Hamlet, car en elle se trouve incon-
testablement une méthode divine. Celui qui n'ad-
mirerait pas le plus humble fucus montrerait qu'il
ne comprend pas la nature ; mais celui qui ne pré-
férerait pas le chène ferait voir qu’il est resté étran-
ger à la notion du progrès dans la génération suc-
cessive des espèces. I serait capable de préférer la
fourmi à l’homme, et l’huître au lion, ce qui serait
absurde, quoique chaque être soit parfaitement
organisé pour jouer son rôle particulier, quelque
informe qu’il paraisse, quelque dépourvu et dénué
qu'il nous semble.
Il est nécessaire de saisir l'harmonie de cette
sorte de hiérarchie naturelle pour comprendre le
rôle que jouent dans la chaîne de la nature vivante
les végétaux inférieurs, ceux qu’un grand botaniste
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