188 LE MONDE INVISIBLE.
Comment arrivent-ils, nos prolétaires, à remplir
cette mission si difficile? La spore, qui est l'organe
de la propagation des végétaux inférieurs, ne ren-
ferme point comme la graine un embryon précieu-
sement environné des matières nécessaires à l’évo-
lution de la plante future. La semence des robustes
pionniers de la vie tombe nue sur la terre qu’elle
doit initier à la végétation. La pauvrette n’a guère
que des appétits, elle est obligée de tout trouver au
dehors.
Malgré tous les dangers qui les menacent, ne
craignez rien pour la vitalité de la race des cham-
pignons, des fougères. Ils ont été les premiers à
naître, ils seront les derniers à mourir. Leurs
formes affectent une suprême stabilité dans leur
simplicité primitive; c’est comme le paysan, ce
cryptogame humain qui conserve sa foi et ses habi-
tudes à travers toutes les révolutions bouleversant
les étages supérieurs de la vie sociale. Les lichens
n’ont rien à craindre de l’orage qui déracine les
chênes.
La nature a employé pour propager ces propaga-
teurs de la vie, la grande ressource, la multiplicité:
indéfinie des germes. Si les graines de pollen sont
lancées par myriades, c’est par myriades de my-
riades que sont vomies les spores!
Le microscope vous montre dans certaines espèces
de fougères, des touffes composées d’un nombre in-
calculable de sporules et abritées derriere chacune
des nervures. Les frondes elles-mémes sont plutót
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