12 LE MONDE INVISIBLE.
merveilles qu’il lui prend fantaisie de réaliser. Elle
improvise des êtres à l’aide de cette matière équi-
voque, recueillie sur les limites du monde tangible,
véritablement comparable au corps du Protée de
la fable. La main mystérieuse prélude sur une
humble échelle aux essais d'organismes qu'elle
sculptera ultérieurement à l'aide d'une chair moins
flexible et moins coulante. Car nos tissus cartila-
gineux et musculaires sont à ce sarcode* ce que le
bronze et le fer sont à l’argile plastique, à l'aide
de laquelle nos sculpteurs modèlent leurs premiers
essais.
Nous serions bien coupables d’oublier que notre
imagination transforme à chaque instant les im-
pressions que nous éprouvons. Dans les circon-
stances les plus ordinaires de la vie, nous modi-
fions bravement le monde extérieur, le monde
vulgaire, celui que nous touchons par tous nos sens
à la fois. Nous le voyons lui-même tel qu’il nous
semble devoir être, et non point tel qu’il existe en
réalité. Que serait-ce, si nous laissions librement
travailler la folle de la maison dans ces spectacles
où la Nature semble se livrer à toute sorte de dé-
bauches d'imagination? I] n'y a point jusqu’à l’é-
clairement de notre théátre microscopique, qui ne
soit favorable aux effets fantastiques, qui ne donne
naissance à une espèce d’hallucination.
1. Le nom de sarcode est réservé à la substance des organismes
qui semblent être sur les limites du monde de la végétation et de
l’animalité.
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