208 LE MONDE INVISIBLE.
secte quelconque a la force de donner naissance
à quatre appendices distincts, deux pattes et deux
ailes, vous pourrez commencer à vous faire une
idée de l'inépuisable richesse de la nature.
En méme temps vous devez vous convaincre que
cette activité formatrice n'est point indéfinie. Au
contraire elle est rigoureusement limitée par la
constitution de l'étre et ne peut dépasser un cer-
tain total.
En effet les pattes ne peuvent prendre un déve-
loppement considérable qu’aux dépens des deux
ailes. Ainsi c’est sur le premier anneau que se trou-
vent greffées les pattes les plus robustes, parce que
sans aucun doute le premier anneau ne peut jamais
donner d’ailes.
On peut même ajouter que cette concentration
d'efforts est un des grands procédés de la nature
pour arriver à quelque chose de parfait, car ces
deux pattes du premier anneau, d'óü les ailes sont
exclues, sont précisément celles qui s'élévent à la
dignité d'organes de préhension.
On pourrait dire, comme je, ne sais plus quel na-
turaliste, que les insectes sont des fédérations
d'organes ; mais cependant, chose étrange, cette in-
dépendance relative des parties n'exclut point un
plan général trés-intéressant à analyser.
Le premier anneau du thorax, faisant contre-
poids aux parties postérieures du corps, permet
à l'insecte de garder pendant toute la durée du vol
la position la plus commode pour le développe-
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