318 LE MONDE INVISIBLE.
des vapeurs, comme il donne naissance à l’in-
stinct, comme il engendre le mouvement vers la
lumière. id.
Si nous nous étions bornés à étudier le cylindre
gélatineux de Tremblay à la vue simple, nous n'au-
rions jamais été en état de comprendre comment
l'animal s’y prend pour se nourrir; nous aurions
bien aperçu ses longs bras, mais il nous aurait été
impossible d’apercevoir sa bouche.
Une simple loupe a suffi pour mettre fin aux
suppositions les plus bizarres, en montrant l’ori-
fice destiné à introduire la proie dans le corps gé-
latineux de l’énigmatique animal.
Que cette leçon nous serve encore une fois d’en-
seignement universel! N'attribuons pas à la nature
une simplicité qui n'existe que pour notre igno-
rance et que des instruments plus parfaits feraient
peut-étre évanouir.
Il est vrai que la nature ne nous montre jamais
la raison dernière d’aucun phénomène. Mais quelque
chose de bien puissant empéche notre curiosité
froissée d’avoir le droit de se plaindre. C’est que
nous pouvons toujours découvrir une raison pro-
chaine, laquelle à son tour est liée très-intimement
à l’ensemble des phénomènes.
N'allons donc jamais nous imaginer que nous
sommes arrivés aux colonnes d’Hercule de la
science de la nature. L'hypothèse la plus simple,
la plus naturelle, la plus vraie sera de compter
sur notre ignorance, car, malgré tous nos efforts,
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