que de
5poque
ire les
. Nous
| dans
tes de
martre
s heu-
ous le
soleil
ers ce
ienne,
corail
chesse
LE CORAIL. 329
Voilà que les rameaux rougeâtres se couvrent
de gouttes de lait, brillant sur une couche d'un
pur vermillon. Petit à petit ces étoiles blanchátres
grossissent, bientôt nous voyons que chacune
d'elles donne naissance à une corolle qui a la cou-
leur du lys et la timidité d'une jeune fille; car
elle parait hésiter à s'épanouir, et le moindre cou-
rant qui d'aventure agite le fonds des eaux la fait
rentrer dans sa retraite.
Si le calme renaít assez profond, nous voyons
son étrange tissu se développer encore; alors elle
se couvre de franges qui s'agitent dans tous les
sens.
Parmi ces fleurs il y en a de peu hardies, qui ne
sont pas rassurées quand les autres s'étalent
triomphalement ; de paresseuses, qui ne sont point
encore réveillées par les caresses du soleil. Mais
il y en a de convulsives qui se tordent comme
des démons et qui effrayent leurs voisines, car,
plissées les unes contre les autres, les franges du
velours animé ne se peuvent apercevoir. Nul en
les voyant si concentrées, si repliées sur elles-
même, ne se douterait que cette corolle charmante
est recouverte d’un duvet plus délicatement dé-
coupé que la plus aérienne dentelle. Ces fleurs ont
de l’esprit, car quelques-unes semblent se plaire
à se grimer, à se rendre méconnaissables. Elles se
déguisent sous la forme extravagante d'un disque,
portant des raies régulièrement espacées, et qui
ressemblent à une roue. Tout d’un coup, voilà que