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L'ÉCUME DES FLOTS. 335
Jusque dans les mers polaires se développent
une multitude de plantes et d'animaux dont les
formes étranges, mieux comprises, ouvriraient un
champ nouveau devant l'imagination denos artistes.
C'est de dessous les glaces que sortent ces véri-
tables torrents de chair vivante, cette manne infer-
nale qui rajeunit chaque année notre sang ap-
pauvri. C'est de là que surgissent ces phalanges
innombrables qui appellent chaque année nos pé-
cheurs sur les rives d'Islande, de Terre-Neuve, et
même du Groënland.
Lorsque la vie est chassée de la surface, elle
n'est point vaincue par le froid; elle ne fait que
descendre, et pendant bien des milliers de siècles
encore l'abime lui appartiendra.
Quelles tristes nouvelles du monde de la lumière
ne doivent pas rapporter aux peuplades sombres
les tribus voyageuses de morues et de harengs.
Heureuses les nations sédentaires qui, restant près
du cœur de la terre, échappent à la fois à la dent
des voraces et à l’inconstance des saisons !
Les forces qui travaillent dans ce milieu océani-
que sont si actives que la flore et la faune se con-
fondent pour ainsi dire. Quoique microscopique,
chaque habitant de ces profondeurs paraît animé
de l'ambition de cumuler les propriétés des deux
règnes différents.
Jaloux de la plante, l'animal se change en arbre,
mais en méme temps la plante parail tourmentée
du désir de voyager.