un in-
issant,
cunes,
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LA SCIENCE DES CHEVEUX.
d'huile colorée. Nous pourrons compter sur leur
écorce une foule de rides, de stries circulaires
analogues aux cicatrices que porte le tronc des
palmiers; nous en compterons par milliers dans
chaque centimètre de longueur, comme si la crois-
sance de chacun de ces filaments avait été mille
fois interrompue pour reprendre mille fois son
cours. Sans doute chaque fois que notre esprit se
repose des misères de la vie, alors notre cuir che-
velu se réveille! Les bulbes cachées dans la peau
produisent un véritable flux de matière cornée.
Que de causes troublent chaque jour la végétation
de ces petits palmiers humains! Leurs racines sont
bien voisines de la pulpe blanchâtre que nos pas-
sions entretiennent dans un état constant d’agi-
tation. Est-ce qu’ils ne sont point entraînés cans
le tourbillon de notre vie éphémère et tourmen-
tée? Est-ce que nous ne les sentons pas se dresser
comme autant de sensitives, quand une tempête
éclate sous notre crâne?
Supposons que le poil sorte de chair très-rapi-
dement, il sera tout percé à jour, tant les lacunes
deviendront nombreuses. Alors, en vertu de la su-
blime tendance de la nature à l'harmonie, on
verra ces mailles du tissu capillaire se ranger en
ligne, comme chez la souris, qui possède de lon-
gues files de lacunes gracieuses.
Si l’activité de la sécrétion grandit encore, les
cellules grandiront aussi; à force de grandir, elles
finiront par se confondre, et les cloisons qui les