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le livre de Job et les proverbes de Salomon en font éga-
lement mention. Les récits des anciens historiens nous
montrent quel cas les Babyloniens, les Perses et les
Egyptiens faisaient de la perle.
‘Tout le monde connaît cette fameuse histoire de Cléo-
pàtre qui, voulant lutter de prodigalité avec Antoine,
détacha une des deux perles qu'elle portait à ses
oreilles et qui avaient coûté 5,800,000 franes, la fit
dissoudre dans du vinaigre et l’avala. On à souvent con-
testé la possibilité de ce fait : c'est à tort ; la chose est
très-possible. On obtient ainsi, il est vrai, le plus
abominable ragoüt qu'il soit possible d'imaginer, mais
le fait de la dissolution se produit.
IL est possible cependant qu'on ait tenté, sans succes,
l'expérience sur de véritables perles ; mais alors l'action
du liquide n'a pas duré assez longtemps. La perle,
comme nous l'avons dit, est formée de carbonate de
chaux et d’une matière organique : le vinaigre enlève
parfaitement le carbonate de chaux en contractant avec
la chaux une combinaison très-soluble. Toutefois, quand
la chaux de la première couche a disparu, la matière
organique de consistance gélatineuse continue d'enve-
lopper la perle, et, comme cette matiére n'est pas so-
luble dans le vinaigre ni attaquable pàr lui, elle reste,
en formant pour les couches plus intérieures, un véri-
table rempart protecteur contre l’action du liquide cor-
rosif; mais à la longue celui-ci pénètre, et la perle se
dissout complétement.
La passion des Romains pour les perles fut, comme
toutes les passions de ce peuple, poussée jusqu'à l'ex-
travagance.
Celle dont César fit présent à Servilie, sœur du cé-
lèbre Caton d’Utique, avait coûté 1,200,000 francs. —
L'impératrice Lollia Paulina, femme de Caligula, en por-