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LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 97
les images isolées publiées antérieurement, accu-
sant du savoir, de la recherche dans la composi-
tion. Quatre éditions de cet ouvrage se succédè-
rent, toutes sans date, sans nom d'imprimeur et
sans désignation du lieu où elles ont été impri-
mées. Mais deux sont en hollandais et deux en
latin. Or, le dialecte hollandais employé est celui
qui se parlait dans les Pays-Bas vers la fin du
quatorzième siècle ou au commencement du quin-
ziéme ; du moins voilà ce qu'affirment des érudits
fort bons juges en pareille matiére, et cette opi-
nion, suivant nous, donne à l'origine de ces livres
une sanction bien concluante. Maintenant si l'on
jette un regard en arriére et ailleurs, on sera bien
obligé d'avouer que nulle part, dans aucun pays,
allemand ou autre, on n'avait encore vu se pro-
duire un ouvrage de gravure supérieur au Specu-
lum humanæ salvationis ou à la Bible des pauvres
ou seulement les égalant même de loin. L'influence
des Van Eyck s’y fait sentir; en effet, le dessin
des planches est dans le goùt de ces maîtres aussi
bien que l’agencement des figures. À cette épo-
que reculée, c’est-à-dire dans les premières an-
nées du quinzième siècle, l’Allemagne peut-elle
citer un peintre qui ait exercé une autorité com-
parable à celle de Van Eyck? Assurément non.
Ayons donc toujours en vue cette vérité, à savoir
qu’une école n’existe que le jour où elle produit
une œuvre digne d’intérêt ou d’admiration et que,
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