LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 131
dais, Louis Dackuysen, a tracé à la pointe quelques
marines dans lesquelles on ne retrouve pas sa
science accoutumée. Dans ses planches, l'air cir-
cule sans doute et enveloppe les vaisseaux qui
flottent sur l'océan, mais les derniers plans ont été
trop sommairement indiqués et les figures qui
carnissent les devants sont d'un dessin lourd et
fort incorrect ; tandis que sur une toile il sait ex-
primer avec éloquence les aspects les plus majes-
tueux de la mer, le cuivre le trouve indéeis et im-
puissant. Isaie Van de Velde n’est pas plus heu-
reux. Il s'efforce de nous montrer des ports de mer
encombrés de vaisseaux ou bien des patineurs
glissant sur la glace. Il est fácheux que les hachures
sèches et âpres de sa pointe, recouvertes le plus
souvent par des tailles au burin, rendent si mal la
physionomie de la mer, du fleuve ou du canal qu'il
prétend représenter. Pierre Bout, dont la pointe
très-fine a réussi à indiquer très-agréablement les
villages baignés par la mer et formant horizon,
dessinait trop peu et animait ses marines de figures
pesantes, dénuées de caractère. Il s'entendait tou-
tefois à établir un effet, et les cinq ou six marines
que l’on connaît de lui peuvent être comptées
parmi celles qui donnent l'impression la plus
juste, la mieux sentie de la mer du Nord. René
Nooms, généralement connu aujourd'hui sous le
surnom de Zeeman (marin), est né à Amsterdam
vers 1612. Épris d’une passion véritable pour la