132 ,ES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
peinture de marine, afin de mieux jouir de la vue -
de la mer, d’étudier les caprices, les allures, les
sourires et les colères du mobile élément et de
connaître la construction des navires, il fit plu-
sieurs voyages, embarqué comme simple matelot.
C’est à cette éducation particulière que ses estam-
pes doivent un cachet de vérité que peu d’ouvrages
contemporains pourraient montrer au même de-
gré. Aussi les vaisseaux de toute nature qu’il
grava peuvent étre d'un grand secours pour l'his-
toire de la marine, et si le curieux ne reconnait
dans les estampes de Zeeman ni une grande en-
tente de l'effet ni un charme bien particulier dans
l'exécution, au moins l'historien les estimera-t-il
pour l'enseignement qu'il en retirera, pour les
documents précis qu'il saura y rencontrer.
Tandis que, suivant l'exemple de Rembrandt,
les peintres hollandais se livraient avec ardeur à
la gravure à l’eau-forte, exécutant pour leur gloire
future des ouvrages de la plus haute valeur, à côté
d’eux se formait et grandissait une école de gra-
vure au burin qui laissa, elle aussi, une trace
éclatante de: son existence. Nous avons dit la
malheureuse tendance des débutants qui s’éloi-
gnèrent de leur patrie pour aller en Italie, à
Rome surtout, s’inspirer des artistes de la déca-
dence qu'ils défiguraient encore et dont ils paro-
diaient les œuvres. Nous devons nous occuper
maintenant des graveurs mieux inspirés. Ceux-là