LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS 131
compromit son originalité. Exécutées tantôt d'a-
près le Josépin, tantôt d'après Zuccaro, quelque-
fois même d’après Raphaël et Titien, ses estampes
rendent avec une fade monotonie, sans en expri-
mer les caractères particuliers, les ouvrages de
ces artistes et ne se distinguent par aucune qualité
saillante. N’étaient les portraits qu’il grava el dans
lesquels la physionomie est toujours étudiée avec
soin, son œuvre mériterait peu d’estime. HenriHon-
dius ne quitta pas la Haye, sa patrie ; il y dirigea
pendant cinquante ans un atelier où se formérent
nombre d’artistes. Sa manière est sèche, dépour-
vue de grandeur et sans caractère bien facile à
définir. Il n’eut pas, du reste, un talent assez élevé
pour donner à ses élèves, ou plutôt aux artistes
qu’il employa, car il fut éditeur encore plus que
maitre graveur, une vraie direction, et les estampes
qui portent son nom, soit comme graveur, soil
comme éditeur, sont loin de révéler une valeur
personnelle bien significative.
Si la gravure au burin fut exercée en Hollande
durant une période assez longue par des artistes
uniquement préoccupés du procédé, ou par des
hommes qui allaient au loin chercher leurs mo-
déles, égarant dans ces excursions leurs qualités
natives, un moment vint oü cet art occupa une place
si considérable que, de bonne foi,les pays voisins
peuvent en étre jaloux. Au milieu du dix-sepliéme
siécle, une école nationale de peinture se mani-