LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 141
habituels à ces maîtres et prouvait alors tout son
savoir. C’est dans les portraits que Van Dalen a
surtout fait preuve de talent. Qu’il ait dessiné lui-
même d’après nature, qu’il ait emprunté ses
modèles à Gov. Flinck, à J. Livens ou à d'autres
portraitistes hollandais moins connus, ses ou-
vrages se distinguent par la süreté de leur exécu-
tion et par la science avec laquelle la physiono-
mie est toujours rendue.
Abraham Bloteling sortit de la même école et
profita également des lecons de Corneille Visscher.
I] naquit à Amsterdam, en 1654. Son œuvre con-
sidérable est plus varié que ceux des artistes dont
nous venons de nous occuper et prouve que le
graveur exerça tous les genres avec une certaine
habileté. Dans aucun, cependant, il ne sut pren-
dre le premier rang. Ses eaux-fortes sont mé-
diocres, et, au burin, s’il grava un chef-d’œuvre,
le portrait du peintre Gov. Flinck, 1l produisit
quantité de planches d'un mérite fort inégal.
D'ailleurs, il réussit bien mieux les portraits que
les sujets, car, en général, il mit beaucoup de
lourdeur dans la reproduction des composilions
des autres. Le grand nombre de gravures qu’il
exécuta en manière noire atteste combien il uti-
lisa ce procédé. Mais il n’y fut vraiment supérieur
que lorsqu'il eut quitté son pays pour aller en
Angleterre s’exercer d’après les peintures de
Peter Lely et de quelques autres habiles por-