LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS, 145
belle gravure que Corn. Visscher et ses élèves
avaient placée au premier rang ; mais il n'y réus-
sit point. Son dessin manquait de précision et
il montra seulement une grande adresse à manier
le burin. Son œuvre, considérable, est fort mo-
notone. En dehors de ses nombreux portraits,
on remarque quelques estampes gravées d’après
C. Troost, planches d'une exécution habile, repro-
duisant des scènes de mœurs d’un intérêt local.
A l'année 1780, date de la mort d'Houbraken,
doit s'avréter, ce nous semble, histoire de la gra-
vure en Hollande. Pousser plus loin cette étude
nous obligerait à parler d'artistes dépourvus d'o-
riginalité, cherchant sans succès, par les imita-
tions auxquelles ils s’appliquent, à se créer le
même renom que les maîtres qu'ils prennent pour
modèles. S’il est juste de placer en bonne lumière
ceux qui ont montré un réel talent et l’amour sin-
cère de leur art, ill’est aussi, assurément, de ne
pas noyer les individualités dignes d’être offertes
en exemple dans l'énumération superflue de mé-
diocrités dont l'étude est au moins inutile, quand
elle n'est pas tout à fait nuisible.
Nous avons fixé à Rembrandt les commence-
ments de l’école hollandaise de gravure ; c’est
Pierre-Paul Rubens qui marquera pour nous le
point de départ de l’école flamande. Non que nous
ayons l'intention de laisser dans l'ombre cette