Full text: Les merveilles de la gravure

    
    
146 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE. 
préférence, copiant les peintures de Paul Véro- 
nèse, de Titien et de Tintoret avec une ardeur 
extraordinaire, et c’est dans cette ville qu'il se 
lia par hasard d'amitié avec un jeune officier, 
homme de plaisir et de bonnes relations, qui le 
mena à la cour du duc de Mantoue, Vincent de 
Gonzague. Cette relation fut une bonne fortune 
pour Rubens. Épris des lettres et des arts, aimant 
à s’entourer des peintres et des écrivains les plus 
distingués de son temps, le duc retint auprès de 
lui l’artiste flamand et lui confia de nombreux tra- 
vaux. Mieux encore : il crut deviner en Rubens, 
à côté des mérites d’un très-grand peintre, les 
qualités d’un excellent homme de cour, capable, 
certaines circonstances étant données, de rendre 
des services mieux que certains diplomates de 
profession. Si bien que, voulant envoyer à Phi- 
lippe III, roi d'Espagne, de magnifiques présents, 
il n’hésita pas à charger Rubens de cette ambas- 
sade, et le peintre ne fut point au-dessous de la 
confiance dont il fut l'objet, puisqu'à son retour, 
comme récompense singuliére, le duc l'autorisa à 
aller étudier à Rome les chefs-d’œuvre dont la cité 
des papes est remplie. Rubens séjourna encore as- 
sez longtemps en Italie et il se disposait à passer 
en France, quand une nouvelle soudaine, qui vint 
le surprendre à Milan, leforça à interrompre brus- 
quement ses pérégrinations : sa mère était fort 
malade et avait manifesté le désir d’embrasser
	        
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