LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 157
desaint Martin de Tours, d'aprés Jordaens, mettent
Pierre de Jode, le jeune, au rang des meilleures
graveurs de l'école flamande.
L'école que Rubens suscita et dirigea, à laquelle
il fournit des modéles admirables, compte bien
d’autres artistes que ceux que nous venons de
nommer. Nous avons parlé seulement des plus
illustres ; mais à côté de ceux-ci travaillèrent de
nombreux graveurs secondaires qui, quelquefois,
eux aussi, imitèrent le maître avec un rare bon-
heur. De ce nombre est Pierre Soutman. Hollandais
de naissance, il traverse l’Escaut et vient, à Anvers,
étudier sous la direction de Rubens. Il employa
beaucoup l’eau-forte, et paraît avoir été principa-
lement habile à reproduire la nature blonde de
certaines figures du maître. Nommons-en quel-
ques-autres : Hans Withdœck, qui ajouta à plu-
sieurs de ses planches des teintes colorées, leur
donnant, par ce moyen, l'aspect d'un clair-obscur
sur cuivre; Corneille Galle, qui grava assez lour-
dement Judith et Holopherne ; André Stock, Hollan-
dais établi à Anvers, qui n’atteint pas dans le
Sacrifice d’Abraham à l’éclat de la peinture ; Pierre
Van Sompel, élève de Pierre Soutman et dessinateur
expérimenté, qui approche de plus près de la per-
fection, mais échoue également devant l’éclat de
la couleur ; Michel Natalis ; celui-ci suivit, à Rome,
l’atelier de Corneille Bloemaert, où il apprit à
graver d’une façon sèche et peu harmonieuse, fa-