LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 105
den Enden. Gravée par L. Vorsterman, Bolswert,
Paul Pontius, Pierre de Jode, par d'autres encore,
cette magnifique série donne du talent de Van Dyck
la plus exacte mesure. Voilà cent personnages,
tous dessinés avec un étonnant accent de vérité ; ils
vivent, ils pensent, ils semblent agir ; leur pose est
toujours simple et naturelle; calme ou vive, la
physionomie refléte l'intelligence de celui qui a
posé ; et les graveurs, interprètes consciencieux et
dévoués, appliquent leur habileté à suivre, avec
une admirable exactitude, les œuvres de l’artiste.
Si le genre de gravure qu’ils emploient ne per-
met pas d'agir avec la liberté que la pointe auto-
rise, ils sont assez adroits au maniement du burin
pour faire passer sur le métal l'esprit, la gráce du
dessin et jusqu'à l'aspect méme de la couleur. Ce
sont les dignes interprétes d'un grand maitre.
L'exemple donné par Van Dyck fut suivi par plu-
sieurs de ses compatriotes, et l'eau-forte fut em-
ployée par d'autres peintres flamands. Que ceux-ci
n'eussent point un talent qui approchât de celui
du maître, cela est bien certain ; leurs tentatives
méritent cependant d’être consignées. Corneille
Schut, disciple de Rubens, le plus fécond de ces
aqua-fortistes, ne fit pas preuve d’un goût bien re-
levé. Il dessinait lourdement; grossiers et vul-
gaires, ses types sont affectés indistinctement aux
Madones et aux divinités de l’Olympe. La même
tête surmonte le corps de la Vierge ou le buste de