LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 105
l'atelier de Rubens et il accompagna son maitre
à Paris, lorsque celui-ci vint achever la décoration
de la galerie du Luxembourg. Collaborateur de
Rubens dans beaucoup des peintures du maître,
il laissa à Paris plusieurs ouvrages, et, entre au-
tres travaux, décora de peintures tout le chœur
de l’église des Mathurins, aujourd’hui détruite ;
ces peintures représentaient de nombreux épi-
sodes de la vie de saint Jean de Matha; Van
Thulden les reproduisit lui-même; ces gravures
donnent une meilleure idée de son talent que
l’Histoire d'Ulysse, qu’il grava d’après les pein-
tures exécutées à Fontainebleau par Nicolo dell’
Abbate, sur des dessins du Primatice. Les gra-
vures de l' Histoire d'Ulysse n'ont d'autre mérite, à
nos yeux, que de conserver le souvenir de compo-
sitions aujourd'hui disparues; on y chercherait
vainement le goüt caractéristique du maitre ita-
lien. Guillaume Panneels, peintre-graveur d'An-
vers, avait ¢galement suivi les lecons de Rubens.
Son admiration pour les œuvres de son maitre était
grande, si l’on en juge par le nombre des estampes
qu'il grava d’après lui ; malheureusement son ta-
lent n’était pas, il s’en fallait, égal à son admi-
ration, et sa pointe pesante, dénuée d'agrément, et
son dessin très-incorrect, étaient bien embarrassés
devant les tours de force du peintre. Par surcroît,
sous prétexte probablement de faire preuve de
beaucoup de savoir dans le clair-obseur, il cher-