166 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
cha les oppositions les plus brusques de noirs in-
tenses et de blancs vifs; à cette malencontreuse
préoccupation il dut de mettre au jour des plan-
ches ápres, sans harmonie, surlout très-tristes,
bien différentes en cela dela plupart des ouvrages
qu'il reproduisait et qui, au contraire, sont tantót
baignés d'une lumiére douce, tantót resplendis-
sants de clartés éclatantes.
C’est entre les mains de ces artistes secondaires
que languit et s'éteint l’école flamande de gravure.
Après être arrivée au premier rang, sous la diree-
tion de Rubens, elle disparait presque compléte-
ment au dix-huitième siècle ; et, à cette époque,
ses manifestations sont si peu significatives qu’elles
ne méritent même plus d’être mentionnées. Il est
vrai que les guerres qui désolaient incessamment la
Flandre, y semant le désespoir et la ruine, étaient
bien peu faites pour encourager les artistes. C'est
pourquoi ceux-ci se dispersent dans les pays voi-
sins et quelques-uns viennent s'établir en France,
oü l'art a atteint son point culminant. Quand nous
nous occuperons des artistes français, nous retrou-
verons plusieurs graveurs anversois. Ils jouèrent
un rôle important dans l'art de notre pays ; aussi
nous aurons soin de constater les éléments nou-
veaux que ces maitres étrangers introduisirent
parmi nous.