170 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
quinziéme siécle, usage de la gravure xylographi-
que; le nombre d’estampes en ce genre que l’on
rencontre, soit isolément, soit dans les volumes
publiés à cette époque, est trés-considérable;
toutefois cette abondance eut des inconvénients.
Les artistes de talent qui fournissaient les compo-
sitions ne surveillaient point assez leurs graveurs
qui, modifiant les contours, dénaturant les for-
mes, n'avaient qu'une médiocre préoccupation
pour le dessin. Ils taillaient le bois avec facilité;
voilà tout leur mérite, et jamais le culte du laid et
du difforme ne fut pousse plus loin que dans ces
planches primitives. La Bible de Koburger con-
tient quatre-vingt-six planches mieux exécutées
que beaucoup d’estampes antérieures ; mais, mal-
gré l'honneur qu'on lui fit d'en copier quelques-
unes pour la bible d'Holbein, bien qu'elles aient
inspiré Albert Dürer pour ses compositions rela-
lives à l’Apocalypse, elles ne commandent pas
encore une grande attention. La Chronique de Nu-
remberg, imprimée par ce méme Koburge1, ren-
terme un nombre trés-considérable de gravures,
taillées avec talent. Malheureusement elles ont été
exécutées d'aprés des dessins peu. remarquables.
Aux figures trapues, aux draperies anguleuses et
chargées de plis, on reconnait sans doute des pro-
duits de l'école allemande, mais ce n'est pas une
raison suffisante, pensons-nous, pour regarder
toutes ces planches comme l’œuvre de Michel