LA GRAVURE EN ALLEMAGNE 175
zième siècle peuvent aider à reconnaitre des mono-
grammes jusqu'à ce jour sans application, et en
même temps éclairer de quelque lumière l’histoire
si curieuse des débuts de la gravure en Alle-
magne.
Né en Souabe, en 1475, Hans Baldung Grün mou-
rut à Strasbourg, en 1552. Il étudia sous Albert
Dürer ; Jackson raconte dans son livre intitulé : A
treatise on wood engraving, que l’élève avait pour
son maître un respect si grand qu’il conserva toute
sa vie comme une relique précieuse une méche des
cheveux d'Albert Dürer. Cette vénération se mani-
festa d'une facon plus facile à constater dans les
dessins qu'il fit graver. Sa maniére se rapproche, en
effet, beaucoup de celle de Dürer ; elle l'exagére ce-
pendant, et semble indiquer que l'artiste professait
pour le laid une malheureuse prédilection ; quand
il s'abandonnait à ses propres inspirations, il ima-
ginait des figures trapues, des tétes grimacantes,
des mouvements impossibles, que les graveurs
reproduisaient avec une exactitude désespérante.
Baldung Grün était peintre et dessinateur à la fois,
mais ses tableaux, assez estimés de son maitre
pour que celui-ci, lors de son voyage à Anvers, en
offrit un à Joachim Patenier, ne sont plus recher-
chés aujourd'hui; on les confond dans la foule
des innombrables peintures anonymes que l’Alle-
magne fournit aux investigations des érudits.
Hans Ulrich Vaechtlein, connu également sous