178 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
sinateur de vignettes, sa place n'est pas moins
belle. Longtemps, les innombrables dessins qui en-
cadraient les titres des livres imprimés à Bile, el
qui en décoraient les lettres ornées, les têtes de
page ou les culs-de-lampe, dispersés dans le texte,
furent attribués pour la gravure aussi bien que
pour le dessin & Hans Holbein; un certain mono-
gramme, formé des lettres H. L. accolées, génait
bien un peu les ieonographes ; on avait passé outre,
cependant, et il fallut qu’une circonstance inatten-
due plaçät sous des yeux clairvoyants un alphabet,
que chacun croyait d'Holbein, accompagné de cette
mention : Hans Lutzelburger Formschneider, genant
Franck, pour rendre à son véritable auteur, Hans
Lutzelburger, la part de gloire qui lui revient légi-
timement. Cet artiste ne reproduisit pas unique-
ment les dessins d'Holbein, mais il ne réussit ja-
mais mieux que lorsqu'il s'adressa à ce maitre ; il
fut appelé par l'abbé Zani «le prince des graveurs
sur bois. » Mariette, si bon juge lorsqu'il s'agissait
d'apprécier le talent d'un graveur, dit, dans ses
notes manuscrites, qu'on ne peut trop admirer la
délicatesse de son travail, sa touche fine et spiri-
tuelle : « J'imagine, dit-il, que les dessins d'Hol-
bein qui n'étaient pas fort terminés avaient eu
besoin d'un si excellent artiste pour y mettre le
fini qui y était nécessaire, et que ce travail
avait. mérité que l'éditeur de Lyon lui en fit hon-
neur et l'en regardát comme le pére. Son nom,