LA GRAVURE EN ALLEMAGNE, 181
rence, quantité de planches, trés- probablement
exéculées à la méme époque, virent le jour de
l’autre côté du Rhin, et parmi les mnombrables es-
tampes anonymes que produisit l’école allemande,
plusieurs, à la grossièreté du dessin, à leur exéeu-
tion très-imparfaite, peuvent être jugées comme
d’une fort grande ancienneté. Aussi, après avoir
examiné ces spécimens d’un art qui commence,
nous ne craignons pas d'affirmer, quoique sans
aucune preuve formelle à l’appui de cette opinion,
que l'impression sur papier des planches gravées
sur métal fut simultanément trouvée en Italie et en
Allemagne. L’Italie, cependant, mérite d’être clas-
sée la première, mais c’est parce qu’un de ses en-
fants, Maso Finiguerra, fit, le premier, acte de génie.
Toutefois l'Allemagne suivit de prés et eut bientót
un artiste de grand talent, dont le nom n'est mal-
heureusement pas connu. On le désigne générale-
ment sous la dénomination de maître de 1466.
Parmi les artistes anonymes qui précédèrent ce
graveur, M. Duchesne a appelé maître aux bande-
roles l’auteur de quelques planches dessinées
grossièrement, gravées d’une façon toute particu-
lière, et que leur archaïsme fait rechercher. Les
personnages qui se meuvent dans les compositions
de cet inconnu sont couvertes de tailles impercep-
tibles qui semblent obtenues par un instrument
aigu et non par un burin coupant. Le métal devait
être très-tendre ; il est plutôt éraillé que creusé, et