8 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
sent des compositions successivement attribuées
à Andréa Mantegna et à Giovanni Bellini. Nous n'y
reconnaissons pas, il est vrai, le goüt de ces deux
maitres, cependant nous n'hésitons pas non plus
à affirmer qu’un artiste supérieur peut seul avoir
guidé dans cette œuvre la main du graveur.
Les Prediche de Savonarola, publiées à Florence
le lendemain du jour où elles étaient prononcées,
contiennent aussi un certain nombre d'estampes
sur bois retracant avec exactitude les beaux des-
sins des Florentins du quinziéme siécle. Dés leur
apparition, ces estampes eurent un succès assez
grand pour être employées simultanément dans
plusieurs publications. Les planches qui décorent
le frontispice ou le texte des sermons de Savona-
rola se retrouvent dans l'Art de bien mourir, im-
primé à Florence en 1515, et, en cherchant bien,
il est certain que l'on rencontrerait dans d'autres
publications encore ces mêmes gravures, propres
en effet à figurer dans tous les livres mystiques
du commencement du seizième siècle.
A Rome, l’art de la gravure sur bois n'offre
point le méme caractére de beauté que dans les
autres villes de l'Italie. La découverte de l'im-
primerie s'y impatronisa plus lentement et les
artistes de la ville éternelle parurent avoir be-
soin dés les commencements, pour se produire,
d'un cadre plus large que le livre.
C'est dans le Nord, à Venise surtout, que les im-