Full text: Les merveilles de la gravure

    
  
  
   
  
   
201 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE. 
portérent, au profit de leurs ouvrages, un certain 
air de beauté, à peu prés inconnu avant eux dans 
leur pays. Néanmoins Altdorfer, qui copla plusieurs 
estampes de Marc-Antoine et qui méme ne recula 
pas devant des emprunts faciles à constater, ne 
profita en rien des artistes italiens qu'il copia ou 
qu'il pilla. Son dessin resta fort médiocre, sans 
caractère comme sans expression ; ses tètes sont 
laides, quelquefois grotesques ; son burin, assez 
fin et conduit souvent avec habileté , n'offre d'in- 
lérét que lorsqu'il retrace des piéces d'orfévrerie 
ou des ornements. Ces petits maîtres , Allemands 
d’ailleurs, étaient tous orfévres : c’est même sous 
ce point de vue qu’ils gagnent le plus à être étudiés; 
car, depuis le premier jusqu’au dernier, voyant la 
nature en petit, ils n’ont de droits à un jugement 
favorable que lorsqu’ils ne s’aventurent pas en 
dehors du domaine de l’orfévrerie. Barthélemi 
Beham, un des plus habiles d'entre eux, sentit bien 
qu'il ne devait pas en sortir; il exécuta, avec une 
rare finesse d'outil, la Vierge offrant le sein à l'en- 
fant Jésus, Cléopâtre, des Enfants conchés à côté de 
têtes de mort, et vingt autres planches dans les- 
quelles l’exécution matérielle soignée et nette rend 
indulgent pour des fautes de goût regrettables chez 
un artiste de talent. Les deux portraits de Charles- 
Quint et de Ferdinand I”, que Barthélemi Beham 
grava en 1551, occupent dans son œuvre une place 
importante. Directement aux prises avec la nature, 
  
  
	        
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