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LA GRAVURE EN ALLEMAGNE. 205
il fit là deux ouvrages qui peuvent étre mis au
nombre des meilleurs que l'école allemande ait
produits. Hans-Sebald Beham, comme son oncle et
son maitre Barthélemi Beham, travailla à Nurem-
berg. H suivit avec abnégation les leçons qui lui
furent données ; ses estampes diffèrent très-peu de
celles de son professeur, et, sans les monogrammes
des deux artistes, on serait souvent embarrassé pour
faire la part de chacun d’eux : même goût de des-
sin affectant de ne pas choisir dans la nature, ne
reculant devant aucune laideur ; même talent de
graveur singulièrement instruit de toutes les res-
sources du burin et coupant le cuivre avec une
étonnante adresse. Hans-Sebald Beham fut plus
fécond que son oncle. Mais on connait de lui des
pièces’ dans lesquelles il n’a pas respecté les con-
venances ; à ces estampes, leur auteur a gagné la
réputation d'un débauché et d'un ivrogne que l'en-
semble de son œuvre paraît cependant démentir; il
est difficile d'admettre que l'homme qui, avec
autant de patience et detalent, a exécuté un nombre
si considérable de planches ait passé sa vie en-
tiére au eabaret; au contraire, ce n'est qu'à force
de travail sérieux et soutenu, qu'il a pu aequérir
la facilité dont il a donné tant de preuves. Retirons
done de l’histoire de l’art ce passage de Sandrart,
qui veut faire de Hans-Sebald Beham un artiste sans
conduite et peu estimable; nous aimons mieux
voir en lui ce qu’il dut être en effet, un homme