LA GRAVURE EN ALLEMAGNE. 211
leur permettant de mürir leurs pensées avant de
les exprimer. Les Hopffer, David, Jéróme et Lam-
bert, ne montrérent ni un goüt de dessin bien
relevé, ni une grande variété dans le travail de la
pointe ; souvent ils copiérent les estampes de leurs
prédécesseurs, mais, en général, avec si peu d'exac-
litude que leurs productions, nous n'exagérons
pas, n’ont aucun intérêt. Le dessin en est nul pour
ainsi dire, et l’exécution en est tellement négligée,
que s’expliquer la réputation qui entoure les ou-
vrages de ces artistes ne serait vraiment guère
facile. Hans-Sebald Lautensack et Augustin
Hirschvogel , tous deux peintres de Nuremberg,
laissérent également un certain nombre de plan-
ches à l’eau-forte, lesquelles, bien que dénotant
plus de savoir que celles des Hopffer, ne suffisent
pas encore à donner des eaux-fortes allemandes
une haute idée. Quoique touchés d’une pointe fine
et incisive, ces petits paysages de Lautensack ne
valent pas les portraits que cet artiste fit au burin.
Ceux-ci, remarquables par une physionornie fran-
chement accusée et un caractère individuel, sont
également supérieurs au portrait de Georges Roc-
kenback, gravé, lui aussi, par Lautensack, mais à
l’eau-forte. Enfin, quelque valeur que les amateurs
de curiosités leur accordent, les planches d'Augus-
tin Hirschvogel ne sauraient non plus donner une
opinion favorable de la gravure à l’eau forte en
Allemagne, de sorte que, faute de bons spécimens,