214 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
goüt trés-individuel et qui attestent une imagi-
nation assez variée. Par ce côté encore il appar-
tient à ce groupe de graveurs qui luttèrent avec
| il les orfévres, pour la finesse du travail et l'amour
des petites dimensions. Théodore de Bry ferme la
liste des graveurs allemands pour lesquels l'art
n'eut que des petils aspects, et qui ne se souciè-
rent ni de l'idéal, ni du style.
| L’art allemand prend à la fin du seizième siècle
| I une autre direction, ou, pour étre plus exact, perd
Wd tout caractére original. Les graveurs qui demeu-
rent dans leur pays sont accaparés par des édi-
teurs préoceupés bien plus de les faire beaucoup
travailler que de les aider à produire de bons ou-
vrages. Mathieu Mérian, auteur d’une infinité de
vues de villes ; les Kilian, tous graveurs de por-
! traits; Dominique Custos, Flamand devenu ger-
i main par son long séjour à Augsbourg; Martin
Greuter, grand amateur d'allégories et d'écussons
armoriés ; les Haid, qui s’exercèrent dans la gra-
vure en manière noire, et tant d'autres occupe-
raient dans l’histoire de l’art une place bien peu
importante, si l’on n’avait égard aux personnages
dont ils ont conservé les traits, aux monuments,
aujourd’hui détruits, grâce à eux sauvés d’un com-
plet oubli, et aux compositions qu’ils ont repro-
| duites. La plupart des planches de ces artistes ac-
| cusent une assez grande habileté de pratique, mais
| rien de plus. Tous les Allemands qui vivent pen-