LA GRAVURE EN ALLEMAGNE. 215
dantles dix-septiéme et dix-huitiéme siécles cé-
dent au méme entrainement et poussent l'amour
de la belle taille jusqu’à l’exagération. Ce qu’ils
aiment au-dessus de tout, c’est de montrer leur
adresse à couper le métal, et à ce jeu ils oublient,
tant la pensée de faire parade de leur outil les
domine! qu'il est indispensable de savoir dessiner
pour produire une gravure vraiment bonne.
Wenceslas Hollar fait exception. A de fréquents
et longs voyages il gagna de pouvoir comparer les
écoles rivales, et sa manière est particulière et
personnelle à ce point que dans tout son œuvre
on chercherait en vain une estampe, une seule rap-
pelant l’influence de son maître, Mathieu Mérian.
Autant celui-ci avait une exécution sèche et peu
pittoresque, autant celle de W. Hollar fut harmo-
nieuse et colorée. Il excellait à représenter la
physionomie humaine, à rendre la transparence
du verre, l’éclat des métaux, les poils ou les plu-
mes des animaux, le soyeux des étoffes. Mais il
fallait qu’il eût un bon modèle sous les yeux, car
lorsqu'il s'en rapportait à lui seul pour le dessin,
ses estampes ne se ressentaient que trop de son
insuffisance sous ce rapport.
Wendel Dieterlin, qui ne sortit pas d’Alsace pen-
dant que W. Hollar voyageait sans cesse, ne se con-
tenta pas d’être un architecte habileet un peintre
renommé; il publia aussi dans un recueil, aujour-
d’hui fort recherché, de nombreux spécimens