220 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
portraits qui, s'ils n’étendaient point sa répula-
tion, lui permettaient au moins de vivre et de
s'exercer d’une facon lucrative. Cependant tra-
vailler pour autrui le fatigua bien vite. Il songea
donc à s’établir ; il y réussit, et, en cette occasion,
Hyacinthe Rigaud fitencore preuve de clairvoyance :
ayant vu des ouvrages de Schmidt il ne craignit
pas de confier au jeune artiste un portrait qu’il
venait d'achever, celui du comte d'Évreux, et il
fut salisfait du résultat. Ce fut une circonstance
bien heureuse pour Schmidt. Rigaud, assuré désor-
mais du succès, lui donna à reproduire, avec au-
I torisation du prélat, le portrait de Saint-Albin,
Inm archevêque de Cambrai, et l'accueil trés-vif et tràs-
B mérité fait à cette belle estampe établit définitive-
| ment le renom du graveur. À partir de cette époque
Mi (1742), Schmidt ne cessa plus de publier, chaque
n année, un cerlain nombre de planches, toutes
| témoignant de son savoir et de son assiduité au
travail. Sa manière de graver a quelque ressem-
| blance avec celle de Wille. Le plus ordinairement
| il ne se sert que du burin et il joint à une
i grande facilité d'outil une entente de la couleur
| qui ajoute beaucoup de charme à ses productions ;
| malheureusement son habileté Pentraina, lui
| aussi, hors des bornes et il fit souvent beaucoup
trop bon marché de la peinture qu'il traduisait.
Dans ses eaux-fortes il est moins habile. Bien que
plusieurs portraits en ce genre soient trés-recher-