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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
rent, et assurément nous aurions mauvaise grâce
à le lui reprocher, nous qui, à une certaine époque,
avons recu de l'Italie un service analogue? L'école
anglaise a eu d'ailleurs dans ces derniers temps
sur la nótre une réelle influence qu'il est impos-
sible de nier si l'on est sincére. Nous voulons
parler du mouvement romantique qui substitua
aux préceptes de David des préceptes fort diffé-
rents suivis encore aujourd'hui par un certain
nombre de nos compatriotes. Toutefois c'est de la
gravure seulement que nous avons à nous occuper
ici, et nous devons commencer par constater que
les Anglais se montrérent d'abord moins enthou-
siastes que nous de la découverte de cet art, quoi-
que aussi prompts à l'utiliser. ll faut, probable-
ment, attribuer cette froideur au caractére rigide
de leur religion qui, en excluant les images des
temples, excluait aussi les estampes des livres de
priére, premier asile de la gravure surbois enl[talie,
en Allemagne, dans les Pays-Bas et en France.
Chose singulière, le premier livre imprimé par
le plus ancien des imprimeurs anglais, William
Caxton, est écrit en français, et c’est aussi le pre-
mier qui ait été imprimé dans notre langue. Il a
pour titre : Cy commence le volume intitulé le recueil
des hystoires de Troyes composé par vénérable homme
Raoulle feure prêtre chappellain de mon très-redoubt
seigneur Monseigneur le duc Philippe de Bourgongne
en l'an de gráce mil cecc lxiiii. Malheureusement,