LA GRAVURE EN ANGLETERRE. 221
que de le réfuter. Au lieu donc de remonter aussi
haut et de suivre les historiens anglais, il vaut
mieux en venirtout de suite à des manifestations
ayant une véritable signification, et commencer
notre étude au moment où la gravure anglaise a
conquis un caractère particulier et quand le talent
de ceux qui s’y livrent commande l'attention et
les sympathies.
John Payne, né à Londres en 1606 et mort dans
la méme ville en 1648, ouvre la série. Non qu’il cit
du premier coup fait acte de maître, ni qu’il ait
dirigé une école; mais ses estampes, gravées uni-
quement au burin, sont d’une habileté dont aucun
autre graveur n’avait fait preuve avant lui. Élève
de Simon de Passe, artiste flamand qui resta de lon-
gues années en Angleterre, John Payne exécuta,
avec quelque sécheresse, des vignettes, des orne-
ments, des portraits. Toutefois c'est dans ce dernier
genre qu'il fut le mieux servi par ses facultés et en
cela, remarquons-le, il subit les conditions commu-
nes à tous ses compatriotes, qui ne réussissent ja-
mais aussi bien que lorsqu'ils ont à exprimer la
physionomie humaine. À peu prés à la méme
époque que John Payne, naquit Guillaume Fai-
thorne qui porta en Angleterre la gravure au
burin au premier rang. Il naquit vers 1620 et vécut
jusqu'en 1691. Sa biographie ne laisse pas d'étre
intéressante. Élève de Peack, peintre et libraire an-
glais, ainsi que son maître il embrassa la cause de