LA GRAVURE EN ANGLETERRE. 235
nit a Woollett ses meilleures planches; la savante
et majestueuse disposition des lignes, les vastes et
profonds horizons, la beauté des sites ont séduit
le graveur, et celui-ci a su faire passer dans ses
reproductions les éminentes qualités du peintre.
A aucune autre époque, Claude le Lorrain ne fut
mieux interprété et depuis les superbes eaux-
fortes gravées par le maître lui-même, on n’avait
pas encore rencontré un artiste qui s'identifiàt
aussi complétement avec notre grand paysagiste.
Francois Vivarés, qui naquit en France, aux en-
virons de Montpellier, mais qui peut être compris
dans l'école anglaise parce qu'il passa en Angle-
terre la plus grande partie de son existence et qu'il
apprit son métier en ce pays, rendit avec une
habileté à peu prés égale les ouvrages de Claude
Gellée. Lui aussi s'attacha presque exclusivement
aux paysages d'un eertain caractére, à ceux du
Lorrain, de Guaspre Poussin, de Patel, et son burin
souple convenait à merveille à de si nobles com-
positions. La lumiére sagement distribuée dans la
nature, qu'affectionnent ces maitres et qui frappe
différemment chaque objet, à été transportée sur le
métal avec une justesse remarquable, avec une
précision étonnante. Le soleil lui-même, que l’art
semble impuissant à traduire, surtout quand il n’a
à sa disposition que le noir de l'enere et le blane
du papier, ne dirait-on pas qu'il inonde de ses
rayons les estampes de Vivarés? Le graveur, comme